[VF du post disponible plus loin dans la page]
Creative habits and twitches are often what makes a graphical designer singular, different. They are an important part of his personality.
I am not referring to “style” per se, or to one way or another of using colours, not at all. I am talking about innocent trifles that can nearly be considered as fetishism…
As I was going through my archives, something leaped out at me: I have an issue with birds. It is not really an “issue”, rather a kink to scatter them everywhere. As soon as I can. Pigeons, owls, penguins, unidentified flying things (yes, Presto, it is you I am referring to), and obviously Seagulls (that have a strong badass potential by the way).
I don’t know when and where it all started, and it doesn’t really matter. What I do know is that, looking back on all game developments I took part in, it is rare to find one that does not include a feathered friend or another, suggestively at least.
They are sometimes there just to adorn blue skies and fluffy clouds, and sometimes part the gameplay gallery as characters you must lightheartedly blast away. It even occurs that their presence is so obvious that they are promoted to the rank of Playable Character (Presto again, the Filao game Fried Chicken).
You will probably think that it is insignificant… After all, when working on cartoon-type games, drawing birds is as nice a cliché as any other. The explanation probably has a lot to do with me being cradled all along my player’s history by Sega’s “Blue Skies”, by Capcom or Konami’s colourful and kawaï bestiaries or by the soothing twittering of Mario 64’s castle sparrows.
“Is it a blue sky? NO, that’s a SEGA Blue Sky!”
As you might expect, a game that has the elegance of featuring birds instantly is granted 200 points of karma in my heart.
I’d like to believe that it’s more than a tick on a “cute and funny” game checklist.
On the one hand because birds in the sky is not a childish game privilege, even if they often end up as a mere target among many (Shadow of the Colossus, Red Dead Redemption, Skyrim…).
On the other hand because I believe this animal family bears suggestive power like no other: Evasion. The “out-of-range”.
The window forced on us by the screen’s borders, the scrolling direction, the display depth…
A bird flying through the game-zone couldn’t care less about all that. It has its own life. It goes where players can only dream of knowing about.
If we accept to be innocent for a moment, we can imagine them roaming a game, an ecosystem’s skies. Looking at the world from above, from an unseen, private point of view. Witnessing the consequences and echoes of a player’s action on the world they fly over.
Shadow of the Colossus – SCE Japan Studio
All in all, that is why I love video game birds so much. I am like them: one who contemplates. I enjoy taking a break, observing the environment, spectating (only if I remain omnipotent). I take immense pleasure in these inhale/exhale moments. They quicken my pulse, add to my satisfaction, and are a big part of the memories I’ll keep from that specific moment.
More often than not birds become, unintentionally, the custodians of my favourite player memories. This is why I love them.
[Translation, courtesy of Nadim & John]
Le Moi et L’Oiseau
Les tics créatifs sont bien souvent pour un graphiste une composante importante de sa personnalité, ce qui participe de sa particularité.
Je ne parle pas forcément de « style graphique », d’une manière singulière d’utiliser telle ou telle gamme de couleurs, non non. Je parle de manies anodines qui s’apparenteraient presque à du fétichisme…
En remettant récemment le nez dans mes archives, une chose m’a particulièrement sautée aux yeux : j’ai un problème avec les oiseaux. Enfin, pas véritablement un « problème », plutôt une complaisance à en mettre un peu partout. Dès que l’occasion se présente. Des pigeons, des hiboux, des pingouins, des trucs volants non identifiables (oui, Presto, je parle de toi), et évidemment, des mouettes (oiseau au demeurant à fort potentiel badass).
Je ne suis pas sûr de la première fois où l’occasion s’est présentée, et ce n’est finalement pas si important. Mais, effectivement, en regardant un peu en arrière, rares sont les prods sur lesquelles j’ai pu travailler qui ne comportent pas de piafs, au pire de manière allusive.
Quelques fois, ils ne sont présents que pour habiller des ciels bien bleus et des gros nuages cotonneux. D’autres fois, ils font partie intégrante d’un gameplay, d’une galerie de personnages à dézinguer dans la bonne humeur. Et certaines fois, leur présence est une telle évidence qu’ils se retrouvent propulsés au glorieux rang de personnage jouable (Presto again, le Fried Chicken des jeux Filao…).
Alors, c’est sûr, ça n’a l’air de rien. Après tout, en bossant sur des jeux à tendance cartoon, dessiner des oiseaux est presque une fatalité comme une autre. Et avoir été bercé dans mon parcours de joueur par les « Blue skies » de Sega, les bestiaires kawaï et colorés de Capcom ou Konami ou l’apaisant pépiement des moineaux du château de Mario 64 y sont pour beaucoup.
“Is it a blue sky? NO, that’s a SEGA Blue Sky!”Évidemment, vous l’aurez compris, tout jeu ayant eu la délicatesse d’agrémenter ses environnements d’oiseaux, gagnera instantanément 200 points de charisme dans mon cœur.
Mais je me plais à y voir autre chose qu’une simple coche sur la checklist des jeux dits « mignons et rigolos ».
D’une part parce que la présence d’oiseaux dans un ciel n’est pas l’apanage des jeux enfantins, quitte à ce que, bien souvent, ils se résument à une cible parmi tant d’autres (Shadow of the Colossus, Red Dead Redemption, Skyrim…).
D’autre part car je considère que cette classe animalière est porteuse d’une puissance évocatrice qui n’appartient qu’à elle : l’évasion. Le hors cadre.
Cette fenêtre imposée par les bords de l’écran, ce sens du scrolling, cette distance d’affichage.
Tout ça, l’oiseau qui traverse la zone de jeu en volant, il s’en moque. Il vit sa vie. Il va là où le joueur ne va que trop rarement.
Si l’on accepte d’être gentiment naïf, on peut les imaginer parcourir les cieux du jeu, d’un écosystème, et regarder le monde d’en haut, d’une perspective inédite. Comme témoins des répercussions des actions du joueur sur le monde qu’ils survolent.
Shadow of the Colossus – SCE Japan StudioVoilà, finalement, pourquoi j’aime tant les oiseaux dans les jeux vidéo. Je suis comme eux, je suis un contemplatif. J’aime mettre l’action en pause, observer l’environnement, être spectateur (mais rester omnipotent). J’apprécie infiniment ces respirations dans mon expérience de jeu. Elles régulent mon pouls, mon plaisir, et sont pour beaucoup dans la construction des souvenirs que je garderai de ce moment particulier.
Bien souvent, les oiseaux se retrouvent, sans le savoir, les dépositaires privilégiés de mes souvenirs de joueur. Je les aime pour ça.
You are fantastic XD
Well…Thanks!^^
I agree, its fantastic dude
super cool lol